Taschkent 25-26 septembre

 


Sur les deux jours restants avant de reprendre l'avion à destination d'Istanbul, puis de la métropole nous visitons les principaux monuments de la ville.

Taschkent signifie « citadelle de pierre ». Selon les autorités ouzbèkes, la ville serait vieille de 2 200 ans et regrouperait plusieurs sites de peuplement. Pendant longtemps, située sur les bords de la rivière Tchirtchik, affluent du Syr-Daria, près de la chaîne montagnarde de Tian Shan, la ville fut une étape importante sur la Route de la soie, pour les voyageurs faisant du commerce entre la Chine et l'Europe. Elle abritait des caravanes allant vers la vallée de Ferghana, Kashgar et ensuite vers l'Empire du Milieu avant d'être anéantie au début du VIIIe siècle par les invasions arabes.

L’actuelle Tachkent fut aussi le pôle principal du zoroastrisme jusqu'à ce que la conquête arabe, à la suite de la bataille de Talas au début du VIIIe siècle, y importât l'islam.

En 1867, après une conquête fulgurante des troupes russes, Tachkent devint le siège du gouvernement général de ce qui fut formé en tant que Turkestan russe, et dès lors de nombreux immigrants russes s'y installèrent attirés par la clémence du climat.

En 1924, la ville de Samarcande devint la capitale de la République socialiste soviétique d’Ouzbékistan, et le resta jusqu'en 1930, date à laquelle Tachkent fut à nouveau désignée capitale d'Ouzbékistan.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Tachkent accueillit plusieurs milliers de familles soviétiques fuyant l'invasion hitlérienne à l'ouest, dont de multiples orphelins de guerre, ce qui accéléra la russification de la ville. Une partie des industries lourdes de la partie européenne de l'URSS fut également évacuée à Tachkent. Ces usines resteront en Ouzbékistan après la guerre.

Tachkent et sa région sont sévèrement frappées par un tremblement de terre le 26 avril 1966. Un vaste programme de reconstruction est lancé grâce à la participation de toutes les républiques soviétiques. Reconstruite, la ville acquiert un aspect architectural moderne et original, avec des parcs, grandes places et larges avenues boisées. Un réseau de mini-fontaines et de mini-canaux d'irrigation est installé à travers tout Tachkent pour arroser les gazons et les arbres.

Nous ne manquons pas de parcourir le complexe religieux du Khazrat Imam (ci-dessous). Une mosquée, à la coupole verte, et une madrassa (convertie en hôtel) entourent un édifice renfermant un exemplaire du coran sur peau de biche datant du 7ème siècle. Ce vieux livre de 353 pages a été conservé dans les trésors des califes d’Arabie. Sous la Russie impériale, le Coran a été envoyé à Saint-Pétersbourg et déposé à la bibliothèque publique impériale. Après le Révolution de 1917, les musulmans de Kazan l’emportent dans la ville d'Oufa, puis à Tachkent.

 



Le grand bazar (bazar de Chorsu) de la ville est sans doute un des lieux les plus magiques. Les activités principales sont regroupées sous un dôme. Les vendeurs sont regroupés par spécialités : viande, fruits secs, fruits frais, fromages, épices. Les habitants ont gardé de leur passé nomade l'habitude de manger un peu n'importe quand. Le marché reflète ce mode de vie. C'est un monde de couleurs et d'odeurs, nous sommes interpellés par les vendeurs...

 



 

 


 


 Le grand opéra (ci-dessous) de la ville est un exemple typique de l'architecture ouzbèke soviétique du milieu du XXe siècle, alliant style monumental stalinien et motifs nationaux. Construit en 1947 par des prisonniers japonais, il a supporté sans dommage le tremblement de terre de 1966. Nous avons la chance d'y assister à un récital. Ecouter Aïda superbement interprété en ce lieu reste un moment inoubliable !


 


 

La ville dispose aussi d'une « sky tower » (ci-dessous) où nous prenons un repas en regardant la ville défiler sous nos yeux 200 mètres plus bas. 


 

Le metro (ci-dessous) s'inspire de celui de Moscou. Plus dans ses dimensions et son organisation que dans sa décoration, mais c'est une fierté des habitants. Les décorations s'inspirent des légendes historiques de la ville.


 


La place de l’indépendance permet d'accéder par une volée d'escaliers entourée de jets d'eau, au parc qui recèle plusieurs monuments patriotiques. La porte d'entrée est surmontée de trois cigognes qui symbolisent les trois capitales qu'a eu ce pays.


La statue de la mère attendant son fils est particulièrement touchante. Sur des plaques de cuivre alignées sous des auvents sont gravés plusieurs milliers de noms de combattants disparus durant la 2ème guerre mondiale, ce pays ayant fournit un contingent considérable à l'armée rouge.

 


Le monument patriotique le plus sacré est inaccessible et on doit se contenter de le photographier de loin. Il reprend également le thème de la mère. 

 


Plus surprenante est la présence d'une église orthodoxe (cathédrale de la dormition) au sein d'un assez vaste complexe religieux. Je retrouve avec plaisir l'ambiance et l'odeur de cire des églises russes. Et, petit plaisir supplémentaire, il y a un étal de vente de miel.


 

Monument à la gloire du premier cosmonaute ouzbek

Sharipov, Salizhan Shakirovich a passé 201 jours dans l’espace dont 10 heures au cours de 2 sorties spatiales


 

C'est la fin du voyage...


Je n'ai pas retrouvé le romantisme de la route de la soie, assiégé par des marchands de souvenir sans valeur. Pourtant la plus ancienne route du monde. Sauf peut être dans la région désertique du Kyzyl koum où j'ai ressenti le galop des chevaux de Gengis Khan et dans quelque caravansérail en ruine. Ailleurs la modernité et le niveau de vie à l'occidental sont bien présents et effacent les traces du passé. Ils apportent aussi la sécurité du déplacement. Non sans laisser quelques personnes mendier leur subsistance. Il suffit de regarder.

 



--

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Mer d'Aral - Moynaq

train de nuit

BOUSAMTACH