Désert

 

Jai perdu ma casquette. Ça m’arrive tellement souvent que ça m'inquiète. Donc sous les acclamations de mes camarades je me suis acheté une casquette pour touriste... pas très discrète.

Trajet de 200 km.

Le bus cahote lourdement en roulant vers le nord. Quelques gouttes de pluie maculent le pare-brise lorsque nous traversons quelques kilomètres de désert de Kyzilkum

 

J’ai rencontré un voyageur de retour d’une terre antique
Qui m'a dit : « Deux jambes de pierre immenses et dépourvues de buste
Se dressent dans le désert. Près d’elles, sur le sable,
À moitié enfoui, gît un visage brisé dont le sourcil froncé,

La lèvre plissée et le rictus de froide autorité
Disent que son sculpteur sut lire les passions
Qui survivent encore dans ces objets sans vie
À la main qui les imita et au cœur qui les nourrit.

Et sur le piédestal apparaissent ces mots :
« Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois.
Voyez mon œuvre, ô puissants, et désespérez ! »

Auprès, rien ne demeure. Autour des ruines
De cette colossale épave, infinis et nus,
Les sables monotones et solitaires s’étendent au loin. »

                                                                Ozymandias                                     

 

Elliq Kala ruines de la forteresse dont la construction remonte au début de notre ère, lorsque Khwarezm était une oasis désertique populaire, fournissant de l'eau sous un climat plus propice à la végétation.



 

Arrivé au château de terre Tupak Kala il a dû être construit il y a 2300 ans ! Des fouilles ont été menées à l'époque soviétique et ce qui était exploitable se trouve maintenant au musée de l'Ermitage à Saint Petersburg. 


 


 

Seconde visite. Château de Ayaz Kala, de la même époque, mais beaucoup plus vaste. Il se trouve sur une éminence au pied de laquelle est installé l’hôtel de yourtes où nous dormirons. Nous escaladons quelques centaines de mètres de sable. J’observe que chacun marche en silence, saisit par l’étrange beauté des lieux.

 


 


Nous sommes au cœur du Khwarezm que Gengis Khan envahit entre 1218 et 1222.

A cette époque les villes de Samarcande et Boukhara comptaient parmi les plus importantes du monde. Elles dépendaient du puissant sultanat du Khwarezm qui englobait la Perse et l'Afganistan d’aujoud’hui.

Gengis- Khan envisageait de commercer avec ce sultanat et il envoya une caravane qui fut bien accueillie par le sultan Mohamed probablement à l'été 1218. Puis voulant exploiter diplomatiquement ce succès commercial il envoya au sultan un ambassadeur et une centaine de caravaniers. Ceux ci voulant traverser le Sir Darya à Otrar furent massacrés et dépouillés par le gouverneur de la ville. Gengis Khan demanda au sultan la punition des coupables et une réparation. Le sultan refusa.

Gengis Khan se prépara alors pour la guerre. Pour éviter tout conflit de succession il désigna son troisième fils Ogodaï pour lui succéder s'il venait à périr. A l'été 1219 il rassembla une armée de probablement cent mille hommes.

Bien que le sultan disposa de troupes bien plus nombreuses massées derrière la Syr Darya, Gengis Khan franchit le fleuve à Otrar fin 1219. 5000 cavaliers mongols remontèrent le fleuve et prirent la ville de Khodjend.

La ligne de défense ayant cédée, Gengis Khan marcha sur Boukhara et s'en empara en février 1220. Il attaqua ensuite Samarcande où il fut rejoint par ses deux fils. Des généraux mongols souhaitaient chasser la population qui subsistait pour ramener « la steppe » jusqu'à l'Amou Darya et ensuite au golfe persique.

Le sultan Mohamed poursuivi par les troupes mongoles se réfugia sur une île de la mer Caspienne où il mourut fin 1220.

La ville de Merv fut prise en 1221, elle comptait à cette époque deux fois plus d'habitants que n'en comptait Paris. Les troupes mongoles qui avaient pris Ougedj rejoignirent Gengis Khan en Afghanistan.

Ils se heurtèrent aux troupes afghanes que le fils du défunt Mohamed avait regroupées autour de lui. Gengis Khan regroupa ses troupes accula les afghans à l'Indus et les écrasa en novembre 1221. Pendant que leur père détruisait l'armée afghane, Djébé, Subottaï et Ismail qui avaient terminé la dévastation de l'Iran attaquaient et anéantissaient la Géorgie, puis traversaient le Caucase et effectuaient une reconnaissance en Russie. Par la suite ils franchirent la Don, remontèrent le Dniepr, et simulant une retraite redescendirent jusqu'à Marioupol où ils mirent pièces les princes kiéviens. Ils franchirent alors la Volga probablement à hauteur de l'actuelle Volgograd agrandissant de façon considérable l'empire mongol.

Musée d'art de Savitskiy :


Ayaz Kala, déjeuner sous la yourte



Une foule de cves petits véhicules roule ici. Ce sont des Coréens : Daewoo, Badges, Chevrolet, assemblés dans une usine implantée dans la vallée du Fergana


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